Le titre de ce post peut laisser songeur, j’en conviens, car comment peut-on parler d’un voilier à foil en décrivant ses qualités archimédiennes ? Bizarre diront les plus sceptiques, évidemment diront celles et ceux qui l’ont essayé. Ayant la chance de faire partie de ceux là, je ne résiste pas à l’envie de vous faire partager, chers lecteurs, mes ressentis de ce skiff atypique.
Revenons sur le test. Dans le cadre du foiling worshop, je suis invité par le centre nautique des Glénans de Concarneau ce lundi premier jour d’octobre, à participer à un essai d’un skiff à foil dont la production industrielle est prévue en 2019, le SKEETA. La météo est favorable, un vent de nord de 10 à 15 nœuds est annoncé.
Le bateau qui tient en version démontée dans une grosse housse de voyage type housse de surfeur est rapidement remonté sans utiliser une caisse à outils; les ailes équipées de trampoline s’emboitent facilement tout comme, le mât en deux parties, l’accastillage composé d’un hale-bas sur rail circulaire couplé au cunningham, le système de contrôle du palpeur, la grand voile est hissée et houkée, le tout peut être préparé en moins de 10 minutes, nous sommes presque prêts à naviguer. Presque, car il ne reste plus qu’à clipser les deux jolis foils en carbone sur les profils des mâts en aluminium, et le tour est joué, nous sommes parés.
le SKEETA monté
Pièce en carbone pour la fixation du hale-bas
profil du safran
Vu de l’arrière, le SKEETA dénote de la concurrence en proposant une coque plate et large avec un concave important sur l’avant .
La finition du SKEETA est extrêmement soignée. Construit en carbone, le bateau ressemble à un SCOW, très large, avec un concave bien marqué sur l’avant. Le SKEETA est directement dans la lignée du Quant 23, voire même des sloops sandbagger américains qui avaient à l’époque inspiré Eric Tabarly pour la construction de Pen Duick 5.
Je mets le SKEETA à l’eau et je dois partir directement vent arrière pour sortir des mouillages de la cale utilisée par les Glénans. J’espère être à la hauteur, car je sais d’expérience, que les départs vent arrière en skiff à foil ne sont pas faciles. Hors, n’ayant ni enfoncé le safran ni le foil central, je suis ravi de voir que le SKEETA dans cette configuration est extrêmement stable. J’arrive même à me mettre debout sans aucune appréhension ni problème d’équilibre. Le bateau est super stable en version archimédienne, à tel point que Mickael Aeppli le représentant du chantier QUANT et concessionnaire pour l’Europe, m’indique qu’il est possible de le laisser au mouillage pour une pause déjeuner. Aucun problème d’équilibre donc, ce qui permet d’installer tranquillement le foil central et le safran, ou de récupérer en mode archimédien sans aucun risque de chavirage, ou bien encore de rentrer au port en cas de baisse de vent en toute sécurité.
Sorti du chenal de Concarneau, j’attrape les risées qui approchent dans la baie, et une fois la familiarisation effectuée avec le bateau, le vol est quasi instantané. Au bout de quelques minutes, je me fais au bateau très rapidement, enchaînant bord de près et bord de largue. Profitant d’une risée plus soutenue que les autres, je me mets en version d‘attaque, contre gîte bien prononcée, le bateau accélère et j’ai le sentiment de me rapprocher de la vitesse des 20 nœuds, du bonheur. Aucun bruit, à part la drisse qui claque le long du mât (je la reprendrai d’avantage la prochaine fois). Il est très facile de varier de hauteur de vol en fonction de son niveau, le contrôleur de palpeur est manipulable très facilement. Le SKEETA n’est pas équipé de stick contrôleur de l’incidence du safran, mais on régule facilement l’assiette longitudinale en se déplaçant sur les échelles vers l’avant ou l’arrière.
Bref, une belle unité qui fera le bonheur de ses futurs propriétaires.
Le SKEETA sera distribué par carre distribution, pour les pays francophones.
foilenvsn.wordpress.com 